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Le Décryptage du Mag’ : Lumières sur le référendum kremlinois annuel du 26 novembre 2023

Retrouvez chaque mois le Décryptage du Mag' en condensé sur le site internet de la Ville.

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Ce mois-ci, dans Le Mag’, découvrez le dossier du mois consacré au scrutin du référendum kremlinois annuel 2023, qui se déroulera dimanche 26 novembre. Les kremlinois sont appelés à se prononcer sur l’arrêt de l’éclairage public entre 0h30 et 5h30, à l’occasion du troisième référendum Kremlinois annuel. Économie d’énergie, réduction des charges, écologie, sécurité : autant d’enjeux qui concernent l’ensemble des citoyens appelés à faire, par leur vote, un choix.

Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Nîmes, Metz, Clermont-Ferrand, Besançon… Ces dernières années, la liste des villes qui ont décidé d’éteindre l’éclairage public durant une partie de la nuit ne cesse de s’allonger. Une démarche qui séduit aussi en Île-de-France, où de multiples communes, telles que Ville-d’Avray, Meudon, Eaubonne, Franconville, ou encore Chaville, ont choisi de rejoindre le mouvement depuis un an. Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), ce sont ainsi près de 40 % des municipalités françaises qui plongent désormais leurs rues dans l’obscurité la nuit venue. Au Kremlin-Bicêtre, c’est au travers du référendum kremlinois annuel organisé le 26 novembre que la question « Êtes-vous favorable à l’arrêt de l’éclairage public entre 0h30 et 5h30 ? » sera tranchée par l’ensemble des habitants de la ville.

Des coûts de plus en plus élevés

Si tant de villes ont choisi d’éteindre leurs candélabres, c’est que la mesure répond à des enjeux pluriels. Économiques, d’abord. Pour les 13 communes dont l’éclairage public est géré par Grand-Orly Seine Bièvre, les dépenses d’éclairage sont passées de 3,5 millions € à 7 millions € cette année. En cause des investissements couteux à réaliser pour l’entretien du parc de candélabres et la hausse substantielle des coûts de l’énergie. Avec 829 points lumineux et 1 033 luminaires, l’éclairage public du Kremlin-Bicêtre consomme environ 330 000 kWh. Il faut toutefois relativiser les économies qu’une extinction nocturne entre 0h30 et 5h30 entrainerait pour le Kremlin-Bicêtre, estimées entre 10 000 et 50 000 € par an en dépenses d’électricité. Chacun a également gardé en mémoire les évènements de l’automne 2022, lorsque les tensions sur la production d’énergie électrique ont laissé planer la menace de coupures d’électricité pendant l’hiver. À cette occasion, diverses propositions
ont été faites par les acteurs locaux, des villes aux régions, afin de limiter la consommation d’électricité des collectivités locales.

Suite aux deux premières éditions du référendum kremlinois annuel de 2021 et 2022, la municipalité a souhaité franchir une étape supplémentaire dans la mise en œuvre du processus démocratique. C’est ainsi que la possibilité a été donnée aux Kremlinois de proposer des questions afin d’alimenter la réflexion des conseils de quartier
et du conseil municipal. Il en est ressorti que l’actualité de l’éclairage public au plan national a rencontré un écho parmi les Kremlinois qui justifie le recours à
l’outil du référendum local.

Jean-François Delage, 1er adjoint au maire en charge de la démocratie locale

Des effets positifs de l’extinction sur la biodiversité et l’environnement

Mais l’obscurité n’est pas qu’une bonne affaire financière. Selon l’Ademe, le parc d’éclairage public, qui représente près de 11 millions de point lumineux sur le territoire national, consomme 1 300 mégawatts, soit la puissance délivrée par un réacteur nucléaire de dernière génération tournant à plein régime. C’est ainsi qu’en France, l’éclairage public émet 670 000 tonnes de CO2 par an. À la question de l’émission de gaz à effet de serre s’ajoute également le sujet de la pollution lumineuse, qui, avec l’occultation du ciel, gêne la vie des animaux nocturnes. Conséquence : avec les pesticides, la pollution lumineuse représente l’une des principales causes du déclin des insectes. Un phénomène qui pourrait paraître anecdotique si les insectes ne constituaient pas les premiers pollinisateurs de la plupart de nos cultures, qui servent également à nourrir les animaux que nous mangeons.

La question de la sécurité

Lorsque la question d’une éventuelle extinction des luminaires vient à tomber dans les conversations, un sujet s’invite systématiquement dans le débat : celui de la sécurité. Nombreux sont en effet ceux qui craignent que les délinquants profitent de l’obscurité pour multiplier cambriolages et agressions. Et le phénomène n’est pas récent. En 2015 déjà, une étude Ipsos révélait que 91 % des sondés étaient attachés à l’éclairage public afin de sécuriser les déplacements nocturnes, mais aussi pour renforcer les conditions de sécurité le soir et la nuit. Les citoyens ne sont d’ailleurs pas les seuls à établir un lien entre obscurité et insécurité. Si l’on remonte le fil de l’histoire de l’éclairage public en milieu urbain, celui-ci visait surtout, à l’initiative des édiles, à répondre à l’insécurité des rues la nuit, pour en finir avec les fameux coupe-gorges. En 1318, à Paris, la première lanterne installée à la Tour de Nesle (aujourd’hui disparue) avait précisément été accrochée à la suite de l’agression d’un juge. Avec la généralisation de l’éclairage public à partir du XVIIIe siècle, un développement sans précédent de la vie nocturne s’est opéré dans les espaces urbains. Pour autant, ces craintes ne seraient pas forcément accompagnées dans les faits puisqu’il n’existe aucune étude établissant clairement un lien de causalité direct entre extinction de l’éclairage et hausse de la criminalité.

Intervention des forces de l’ordre

En dépit de cette absence de preuves, un consensus s’est dégagé entre chercheurs et élus locaux quant à la nécessité d’entretenir un bon niveau d’éclairage public afin de maintenir l’ordre public la nuit. Chacun comprend en effet que les interventions nocturnes de la Police sont facilitées par un bon niveau d’éclairage qui permet notamment l’identification des auteurs de délits. Au Kremlin-Bicêtre, l’extinction de l’éclairage public rendrait inopérantes durant la nuit les 50 caméras de vidéoprotection installées dans l’espace public et reliées au Centre de supervision urbaine (CSU). Pour vous permettre de vous faire votre opinion en faveur du oui ou du non au référendum du 26 novembre 2023, la ville, à la demande d’habitants, met en place une expérimentation de l’extinction de l’éclairage public les nuits du mercredi 15 au dimanche 19 novembre inclus de 0h30 à 5h30.

Retrouvez le Décryptage du Mag’ et les paroles de Kremlinois en intégralité dans le numéro du mois de novembre.

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