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Le Décryptage du Mag’ : Droits des femmes, le combat continue

Retrouvez chaque mois le Décryptage du Mag' en condensé sur le site internet de la Ville.

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Ce mois-ci, dans Le Mag’, découvrez le dossier du mois consacré aux droits des femmes. Du 8 au 19 mars, la Ville s’associe à la journée internationale des droits des femmes en organisant une semaine d’évènements culturels. L’occasion pour Le Mag’ de revenir sur plus d’un demi-siècle de combats féministes qui ont changé les mentalités.

58 ans. C’est le nombre d’années auquel il faut remonter pour revenir à une époque où les femmes mariées ne pouvaient pas ouvrir de compte en banque, ni travailler sans l’autorisation de leurs époux. Cela paraît invraisemblable, inconcevable. Le combat pour les droits des femmes revient de loin. De très loin. Nos ainées d’aujourd’hui ont connu le monde d’hier où les épouses étaient sous la tutelle de leurs maris. Il aura fallu en effet attendre la loi du 13 juillet 1965 pour permettre aux Françaises de décider seules d’ouvrir un compte en banque ou de travailler, une loi qui signe le début de l’indépendance financière et, plus généralement, de l’émancipation des femmes.

Depuis 2020, la ville s’attache à mener des actions nombreuses, concrètes et volontaristes en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Véronique Gestin, maire-adjointe chargée des solidarités

De la contraception au droit à l’avortement

En 1967, le combat pour le droit des femmes fait un pas de géant avec l’adoption de la loi Neuwirth, du nom du député Lucien Neuwirth qui a proposé à l’Assemblée nationale la légalisation de la contraception, jusqu’ici interdite et vigoureusement combattue. Si l’accès aux moyens de contraception est très encadré, (sur ordonnance, avec consentement écrit des parents pour les mineurs), cette loi permet tout de même l’utilisation des préservatifs pour les hommes et la pilule pour les femmes.
Avec cette loi, les femmes sont désormais maîtresses de leurs maternités et la sexualité féminine peut enfin se libérer du risque de grossesse non-désirée. En 1974, malgré les réticences et les oppositions à ces politiques pro-contraceptions, Simone Veil, alors ministre de la Santé, vient compléter et améliorer la loi Neuwirth en rendant la contraception gratuite, anonyme et sans
autorisation pour les mineurs. L’année suivante, la Ministre Veil fait à nouveau évoluer le droit français et légalise l’interruption volontaire de grossesse (IVG), dans un délai de 10 semaines. Cette conquête législative fait suite, entre autres, à la publication en 1971 du Manifeste des 343 salopes, publié dans Le Nouvel Observateur. 343 femmes y révélaient avoir avorté clandestinement et appelaient à la dépénalisation de l’IVG. Parmi elles : Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, ou encore l’avocate Gisèle Halimi.

À l’instar de l’IVG, les politiques publiques liées à la contraception se multiplient avec l’accès libre et anonyme aux pilules du lendemain dès 1999, puis gratuite pour les mineures en 2002. En 2022, la gratuité de la contraception a été étendue aux femmes de moins de 25 ans, alors qu’elle était jusque-là réservée aux mineures. Enfin, depuis le début de cette année, les préservatifs sont également disponibles gratuitement pour tous les jeunes âgés de moins de 26 ans.

Changer les mentalités

Si l’égalité entre les hommes et les femmes passe par le droit, il avance aussi, et surtout, avec l’évolution des mentalités. Si plusieurs lois récentes sanctionnent plus durement le harcèlement sexuel, les mouvements comme #MeToo et #BalanceTonPorc ont complètement changé notre regard et notre attitude collective vis-à-vis de ces comportements. À l’instar du harcèlement sexuel, la lutte contre les stéréotypes sexistes reposent davantage sur l’effort individuel de déconstruction des préjugés que sur l’évolution du droit. Terreau des inégalités, ces clichés impactent l’ensemble de la société, hommes comme femmes, de l’orientation scolaire jusqu’à la vie professionnelle, dans le couple et dans le partage des tâches, dans le choix des loisirs et dans l’éducation.

Les préservatifs gratuits c’est bien, mais pourquoi on ne fait pas la même chose avec les protections hygiéniques ?

Roqqaya, élève au lycée Camille Claudel

Le difficile accès aux protections féminines

Selon l’Ifop, 1,7 millions de femmes ont des difficultés pour se procurer le nécessaire, soit une Française sur 10. « La lutte contre la précarité menstruelle est un enjeu de santé publique, martèle Anissa Azzoug, maire-adjointe chargée de l’égalité et des droits des femmes. En l’absence de politique nationale, le Kremlin-Bicêtre s’engage pour faciliter l’accès des femmes aux protections périodiques ». Voilà plusieurs années déjà que la Ville s’est emparée du problème. Depuis 2019, la médiathèque l’Écho et le CCAS assurent la collecte de tampons et de serviettes hygiéniques afin de les distribuer auprès des publics concernés. « En 2023, la commune entend renforcer son action contre la précarité menstruelle et multiplier le nombre de protections hygiéniques disponibles en libre-service », indique Véronique Gestin, la maire-adjointe chargée des solidarités, de l’action sociale et de la lutte contre la précarité.

Au cours de l’année, trois distributeurs seront ainsi installés à des endroits stratégiques. Chacun d’entre eux sera équipé pour fournir 3 protections par mois sur la base de 50 femmes bénéficiaires. « Sur l’année, cela représente un total de 4 200 serviettes et 512 tampons », précise Eva Garnier, médiatrice prévention santé qui pilote le projet. « Depuis 2020, la ville s’attache à mener des actions nombreuses, concrètes et volontaristes en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, qu’il s’agisse de la prévention des violences, de la défense des droits des femmes ou encore de la précarité menstruelle. Ces sujets demeurent éminemment essentiels, et nous poursuivrons avec ferveur notre engagement à agir pour favoriser l’émancipation des femmes au quotidien. C’est par des actions de ce type que nous pouvons contribuer à la nécessaire évolution des mentalités », conclut Véronique Gestin.

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